Candidate représentant la Normandie, Solenne de Bantel espère faire triompher sa différence !
Le concours Miss et Mister Handi France aura lieu le 11 mai 2024 à Billy-Berclau (Pas-de-Calais)
Pour ses 24 ans, Solenne de Bantel accédera-t-elle au titre de Miss Handi France 2024 ? Ce concours ouvert aux femmes handicapées se déroulera à Billy-Berclau (Pas-de-Calais), le 11 mai, jour de son anniversaire. Pour cela, cette belle jeune femme devra convaincre le jury malgré les séquelles de la maladie invalidante avec laquelle elle vit, une forme lente de leucodystrophie. Outre des troubles neuromoteurs l’empêchant de marcher, sa mémoire et ses facultés cognitives sont altérées : Solenne vit au moment présent, et c’est sa mère, Marie Pierre, qui la présente ici.
« Dans le doux murmure d’un après-midi de printemps 2000, Solenne, telle une fleur fragile, vit le jour, apportant lumière et joie dans son sillage. Elle grandit, épanouie et joyeuse, son sourire éclairant chaque pièce comme un rayon de soleil. Mais dans le secret de ses yeux pétillants, parfois, un voile subtil passait et déposait dans nos cœurs de parents un léger parfum d’inquiétude. Elle était là, radieuse, mais par moments, semblait s’évader vers un monde lointain, inconnu de tous. Solenne, petite étoile aux yeux verts et étincelants de curiosité, a franchi avec audace le seuil de sa première classe, nous guidant vers un univers nouveau, riche en découvertes et défis inédits. Mais avec sa démarche hésitante, chaque petite chute, chaque appel de l’école, devenait un rappel vibrant que son chemin serait unique, empreint d’une richesse différente. Ses efforts pour dessiner, pour tenir un crayon, étaient autant de témoignages d’un mal grandissant en elle. Au fil des années, Solenne est devenue notre plus grande enseignante en patience et en persévérance. Ses doigts, s’efforçant de dompter les crayons, et son esprit, naviguant dans le labyrinthe de l’espace et du temps, tissaient une toile de courage et de résilience.
À la recherche de clés pour comprendre et pour l’aider, nous avons consulté des experts, et les séances de psychomotricité sont devenues une étape de plus dans son voyage. Chaque effort de Solenne était un pas vers une meilleure compréhension, vers l’adaptation. Son entrée en primaire a intensifié nos inquiétudes, mais aussi notre engagement sans faille. Ensemble, soir après soir, week-end après week-end, nous construisions un pont sur lequel Solenne avançait, avec détermination, face à l’écart grandissant avec ses camarades.
Solenne ne fléchissait pas. L’école, malgré ses contraintes de temps et de moyens, s’est efforcée de suivre son rythme unique sans vraiment y parvenir. Même les moments de récréation lui généraient encore plus de solitude et de défis que de détente. Nous sommes alors devenus son équipe de soutien, son refuge joyeux, explorant ensemble le monde du mouvement. Avec le temps, le défi de chaque activité s’intensifiait, soulevant des questions sans réponses immédiates. Dans cette attente, nous avons découvert la puissance de l’amour inconditionnel, la valeur de chaque petite victoire, la beauté profonde de chaque instant. Solenne, notre courageuse petite guerrière, nous a enseigné qu’en dépit des tempêtes, la vie est un voyage à embrasser avec courage et amour. Vers l’âge de 10 ans, le diagnostic est tombé : Leucodystrophie (maladie rare, incurable et dégénérative de la myéline).
Il a été nécessaire de la retirer du système scolaire à cette époque, car il ne pouvait pas lui fournir le soutien et les soins dont elle avait besoin. Son parcours l’a conduit à l’Institut d’Éducation Motrice de la Fondation Saint Jean de Dieu à Paris. Vers l’âge de 11 ans, pour alléger son fardeau, elle a commencé à porter un corset et des attelles. Ensuite, le déambulateur l’a accompagnée de près. Cependant, doucement et progressivement, ses jambes ont perdu de leur vigueur jusqu’à ce qu’elles décident de lui faire faux bond. C’est alors qu’est arrivé le temps du premier fauteuil, des opérations. Les années ont défilé, et malgré les défis que son corps rencontrait, elle persistait à sourire et à nourrir le désir de vivre pleinement. Ensemble, nous avons navigué à travers de nombreuses tempêtes, guidés par sa joie et sa force inspirantes. Elle a ce don précieux de rassembler, d’unir, et de faire vibrer tout son entourage. Aujourd’hui Solenne a 23 ans, la leucodystrophie progresse mais son esprit, lui, est libre, Elle rêve de vivre sa vie, comme tous les autres de son âge. Elle dit : « Regardez-moi, je suis ici, je suis vivante, je peux rire, je peux pleurer, je peux aimer, je peux rêver ». Alors pourquoi ne pas candidater aux élections de Miss Handi France 2024, un événement qui se tiendra, comme par un heureux hasard, le jour de son 24e anniversaire, le 11 mai 2024 ? Ni la maladie, ni le handicap ne la définissent alors en route pour l’Aventure ! »
Solenne vit dans sa famille et est accueillie dans un foyer occupationnel. Elle aime le bleu et le vert, peindre en mobilisant toute son attention, faire des sequins, participer à des défilés de mode, sortir avec son auxiliaire de vie Mariama et Galice sa chienne d’assistance, être avec tout le monde, faire des puzzles (elle a terminé la carte du monde), nager en famille dans la piscine, aller chaque année au Center Parcs de Sologne avec l’association ELA, customiser son fauteuil, rencontrer sa marraine de coeur la journaliste Valérie Trierweiler et son parrain de coeur l’ex-rugbyman Romain Magellan, et deux personnages historiques : papa et maman !