Depuis deux semaines, nous sommes dans le temps de l’Avent. Avec l’Eglise, seule ou en famille, nous tendons vers cet idéal de la conversion auquel nous appelle saint Jean-Baptiste.
Pas simple de se convertir lorsque, dans notre vie, tout paraît parfait, à sa place et sans évolution nécessaire. Pas simple non plus de se convertir lorsque les priorités sont ailleurs ou lorsque la grisaille et le froid sont tellement pénétrants que seule la perspective de se réchauffer compte. Et voilà que la fête de l’Immaculée Conception vient mettre en lumière celle par qui la Lumière de Dieu est venue illuminer notre humanité. Immaculée dans sa conception, voulue sans péchés et sans faute par Dieu, la Vierge Marie n’avait certes pas besoin de conversion. Rien en elle ne faisait obstacle à la volonté de Dieu. Et pourtant, recevant l’annonce d’un ange, elle a dû mettre entre parenthèses ses fiançailles et son projet de mariage pour comprendre ce que Dieu attendait d’elle. Elle a dû prendre le risque que sa vie ordinaire change pour que le Royaume de Dieu puisse grandir dans notre humanité. Et son « oui » venu du fond de son cœur fut total : un « oui » qui engage et qui priorise les désirs et les aspirations, un « oui » qui donne force, courage et audace, un « oui » qui n’est pas soumission mais discernement, positionnement et confiance.
En ce temps de l’Avent, n’avons-nous pas nous-même besoin de nous réengager à l’égard de Dieu ? Ne sommes-nous pas appelées à réinventer humblement notre vie pour que ceux et celles qui nous sont chers ne pâtissent pas de nos absences, de nos suffisances ou de nos manques d’intérêts pour eux parfois ? Et en Acf, n’avons-nous pas à vivre des pardons, des réconciliations ou des explications ? N’avons-nous pas à réinventer notre façon de faire équipe pour que la parole de chacune puisse être entendue et partagée comme un trésor inestimable ? Nous avons toujours des bonnes raisons d’avancer sans faire attention à ce qui nous construit véritablement, de tenir à ses futilités ou à ses habitudes que nous protégeons comme une citadelle imprenable.
Que ce temps de l’Avent, temps de l’attente et de la prière, renouvelle en nous un « oui » à la vie, à la joie et à l’espérance.
Père Frédéric da Silva aumônier national



