Au cœur de l’été, la fête de l’Assomption est une véritable halte spirituelle.
Car pour beaucoup, la frénésie estivale, les va-et-vient, la course aux activités familiales, sportives et culturelles ont vite fait d’absorber la totalité de leur attention. Et même pour celles qui ne bougent pas, l’inactivité et l’attente peuvent absorber tellement d’énergie qu’elles en sont épuisées, cherchant le repos du cœur et de l’esprit. Alors avec Marie, en ce 15 août, prenons un peu de hauteur. Et ce n’est pas peu dire puisque ce mot « assomption » signifie « enlèvement », mot construit à partir du verbe « lever ». Car selon la tradition, Marie fut enlevée au ciel, nous signifiant ainsi que c’est toute notre humanité qui est appelée à prendre la voie royale du ciel.
Pourtant, dans la langue française, enlever peut avoir une connotation moins heureuse, pouvant évoquer l’actualité à bien des égards. Combien de femmes et d’enfants ont été enlevés à leur terre natale, l’Ukraine, pour un exile forcé ? Combien de mères, de sœurs et de filles ont été enlevés à leur famille pour se battre au côté des hommes ? Plus près de nous, en France, les images du feu dévorant tout sur son passage se mêlent à celles de femmes et de familles enlevées, arrachées même, à leur maison. Comment pourrions-nous entrer dans cette fête mariale sans confier toutes ces situations dramatiques à notre Mère du ciel ? Car si nous éprouvons tant d’impuissance face à ces évènements, notre plus grand réconfort est celui de la prière.
Que cette halte spirituelle ranime en nous la confiance et l’espérance. Que Notre Dame, mère des croyants, intercède pour nous et nous tienne en éveil. Que notre cœur de femme ne s’alourdisse pas et reste attentif à la misère du monde. Car si la fête de l’Assomption est la fête de l’enlèvement de Marie, elle est aussi la fête de la victoire de Marie sur le dragon, vision apocalyptique remplie d’espérance. Bonne fête de l’Assomption à chacune. Bon été.
Père Frédéric, aumônier national