« Le Christ, ces jours, est en Ukraine»
Comment vivrons-nous cette montée vers Pâques ?
Dans l’inquiétude, dans l’incertitude ou dans la confiance et dans
l’espérance ?
Nous croyons qu’au bout du chemin, le Christ ressuscité nous attend, nous
accueille tels que nous sommes et nous ouvre grand les bras !
Parmi les visages qui ont habités ce carême il y a ceux que blesse la vie,
que défigure la guerre. Car le «Christ, ces jours, est en Ukraine»
Le Crucifié ces jours est en Ukraine.
Il est avec les jeunes qui meurent dans les combats,
les civils qui fuient les bombardements et qui sont écrasés par les
bombes,
les femmes, les vieillards et les enfants qui ont peur et se cachent,
les blessés dans les hôpitaux surchargés,
les mères qui pleurent leur fils tué.
Ô Jésus ! pourquoi, pourquoi la guerre ?
Notre semaine sainte est traversée de cris qui ne peuvent être
étouffés. Prêtons l’oreille pour laisser retentir ces cris dans nos vies. Les cris
de joie quand Jésus entre à Jérusalem, le terrible cri de Jésus sur la croix…
Le Crucifié ces jours a mal et crie : « J’ai soif ! »,
et encore : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
Il est couvert de sang, le sien et celui des autres.
Avec toutes celles et tous ceux qui l’entourent il a peur.
Il dit : « Ma vie, ô Père je te la donne !
Je suis venu pour que pas un seul ne soit perdu ».
Ô Jésus ! jusques à quand la destruction de l’homme par l’homme ?
Comme les femmes au pied de la croix, avons-nous osé des gestes pour
mieux vivre notre carême ?
Le Crucifié ces jours n’a pas de tombeau.
Son corps mutilé pend aux carrefours des rues de Kiev et d’ailleurs.
Joseph d’Arimathie n’a pu obtenir que soit recueillie sa dépouille,
et les femmes de sa famille et de son entourage ont été empêchées de
le rejoindre.
Ni prières ni aromates pour lui !
Point d’ange consolateur !
Ô Jésus ! qu’ils sont longs les vendredis saints du monde !Merci, Seigneur, pour les semaines d’été, pour les découvertes et les rencontres, pour la beauté contemplée,
pour le silence et l’amitié, pour l’amour renouvelé et le repos !
Merci pour ce trésor : je le garde dans mon corps et dans mon cœur.